Les soft skills

Posté par Amandine de Koober 26/09/2016

Que sont les soft skills ?

Désormais, le savoir-faire ne suffit plus dans le milieu professionnel, il faut maintenant être doté de softs skills. Les soft skills correspondent aux qualités qui relèvent du savoir-être. Cette expression se traduit par “compétences douces” en français. Par exemple, l’adaptabilité, la créativité, la communication et l’empathie sont considérées comme des softs skills. Les entreprises accordent de plus en plus d’importance à ces qualités personnelles, qui s’avèrent difficilement mesurables. Elles surpassent même les acquis techniques, ou hard skills, souvent demandées par un employeur, comme la maîtrise d’un logiciel ou d’un outil. Aujourd’hui, les professionnels sont nombreux à penser que le savoir-faire s’apprend sur le tas et que le savoir-être reste indispensable pour être productif. Or les soft skills sont négligées par 80% des diplômés alors qu’elles deviennent primordiales, selon une étude de Linkedin pour Business Insider.

Jérôme Hoarau est coach et accompagnateur en soft skills. Il est également co-auteur du livre « Le réflexe soft skills: les compétences des leaders de demain ». Pour lui, il y a plusieurs angles d’attaque. Les soft skills sont considérées comme des compétences émotionnelles par le courant de l’intelligence émotionnelle, mais comme de la PNL par leurs homologues de la programmation neurolinguistique. En réalité, « ces compétences ne sont pas nouvelles et ont toujours existé. Ce qui est nouveau c’est l’intérêt qu’on leur porte. Imaginez une banque de graines que nous avons tous, symbolisant notre potentiel. Certains choisissent de planter certaines graines et de les cultiver, d’autres non. Parfois, l’arbre pousse plus vite en fonction d’un contexte ou d’un environnement favorable, mais nous avons tous ces compétences en nous. »

Les soft skills: un critère primordial pour les recruteurs

D’après Jérôme Hoarau, on se rend compte que des dizaines de milliers de personnes ont le même diplôme. Comment choisir la bonne personne parmi autant de formations identiques à peu de choses près? C’est là que les soft skills entrent en jeu. Mais cette place décisive ne leur est pas donnée par défaut. Aujourd’hui, il est « facile » d’accumuler de la connaissance avec autant de ressources disponibles. En revanche, comment devenir proactif ou améliorer sa sensibilité? C’est la raison qui explique la place croissante prise par les soft skills.

Finalement, rappelle Jérome Hoarau, la question typique d’entretien « quelles sont vos 3 qualités/défauts » revient à demander les soft skills de l’interviewé. Un conseil, contextualisez toujours vos soft skills pour que les recruteurs puissent identifier les ressources mobilisées et les objectifs atteints face à une difficulté donnée.

La France commence à mesurer la valeur des soft skills. Plusieurs professionnels affirment que ces qualités sont plus importantes que les diplômes, peu importe le secteur d’activité. Ils considèrent que ces caractéristiques représentent des gages de réussite au sein d’une entreprise, et qu’elles sont déterminantes pour l’efficacité et l’évolution d’un employé. Si un salarié est doté de soft skills, il se montrera capable de bien vivre son travail et d’avoir de bonnes relations avec les autres. Concrètement, ces qualités se traduisent dans différentes situations du quotidien dans le monde du travail. Éviter les conflits ou l’obtention d’une augmentation illustrent ces qualités humaines. Prendre des initiatives, coopérer, agir en conscience, la liste des soft skills est sans fin. Elles restent indispensables pour l’intégration d’un employé au sein de l’entreprise.

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Lors d’un entretien, l’employeur va sélectionner des profils ayant les hard skills demandées. Cependant, les capacités relationnelles feront la différence entre chaque candidat. Un recruteur recherche avant tout une personnalité. Embaucher des personnes ayant un grand nombre de soft skills représente pour lui une sécurité. Ces salariés seront opérationnels et dureront ainsi plus longtemps dans l’entreprise. Par exemple, si le postulant ne salue pas la personne de l’accueil, le recruteur pourra douter de son relationnel. De plus, la compétence technique peut toujours s’apprendre, contrairement aux qualités relationnelles expliquent les entreprises.

Comment déceler ses soft skills et les mettre en valeur ?

Désormais, vu leur importance, il faut mettre en avant les soft skills. Tout d’abord, chaque personne doit détecter ses qualités. Pour cela, il existe de nombreux sites Internet qui proposent des bilans de compétence. Certains tests offrent même des discussions avec des professionnels afin d’être guidé. D’autres méthodes inédites et créatives ont également vu le jour. Par exemple, les jeunes diplômés peuvent publier une vidéo de présentation sur la plateforme unono.net, mais qui existe seulement au Portugal et en Espagne pour l’instant. Ensuite, les internautes doivent renseigner les soft skills du candidat : s'il a l’air créatif, solitaire ou collaboratif. Les fondateurs du site assurent que le résultat est le même que ceux donné par des professionnels. Certains recruteurs ont même mis au point des méthodes d’analyse très précises. Daniel Gatica-Perez a réalisé une étude sur les comportements humains. Durant les entretiens, il observe la gestuelle et la voix des candidats avec des programmes informatiques. Ces derniers révèlent par la suite le taux de chance d’être engagé. Les futurs salariés pourront travailler sur certains points et s'entraîner après cette analyse.

Jérôme Hoarau met en lumière un point en particulier pour déceler ses soft skills. En cas d’échec, le comportement spontané pousse à se remettre en question et à en chercher les raisons. On cherche alors à savoir ce qui n’a pas fonctionné pour résoudre un problème donné et ne pas reproduire cette situation. Pourtant, le meilleur moyen d’éviter les difficultés est, selon lui, d’opérer un travail d’introspection lorsque tout va bien. Il s’agit de déterminer ce qui nous permet d’être équilibré et satisfait professionnellement et personnellement afin de cerner nos soft skills de prédilection. Est ce que j’ai naturellement été un leader? Est ce que j’ai permis à l’équipe d’être plus efficace? Etc.

Ce qui ne veut pas dire qu’il ne faut pas s’interroger quand cela va mal. Pour cela, il s’agit de déterminer nos réflexes en cas de problème. Par exemple certains paniquent quand d’autres versent dans une hyperactivité afin de trouver une solution. Les soft skills qu’on aura naturellement moins développé, il faut les travailler et les renforcer à la lumière de nos objectifs futurs.

Une fois que les soft skills ont été décelées, il faut les mettre en valeur. Les demandeurs d’emploi peuvent les indiquer sur leur CV, en fonction du poste demandé. L’objectif n’est pas d’indiquer une longue liste de qualités, mais d’ajouter les principales. ll ne faut pas hésiter à détailler les activités de sa vie personnelle qui prouvent sa créativité ou son sens du leadership, par exemple. Qu’il s’agisse d’être membre d’une association ou capitaine d’une équipe sportive, toutes les missions méritent la peine d’être précisées.

Comment développer ses soft skills ?

Selon Jérôme Hoarau, le développement des soft skills dépend encore et toujours des objectifs. Chez Koober par exemple, on lit beaucoup. Nos auteurs auraient potentiellement besoin d’apprendre à lire plus vite ou d’améliorer leurs facultés de concentration. Il faut toujours partir de ce dont on a besoin pour maintenir une démarche qui permette de cultiver les forces et combler ses lacunes. La clé, c’est la régularité. Si vous souhaitez perdre du poids, ça ne sert à rien de courir un marathon en un week end, on risque même de se blesser. Ce genre de victoires se gagne pas à pas. 

Même si ce sont des qualités personnelles, les soft skills peuvent se développer. Face à leur importance, elles sont de plus en plus enseignées à l’école qui proposent désormais, dans le secondaire principalement, des cours liés à ces qualités relationnelles. Elles représentent un tiers du programme. Cours de communication non-verbale, de réunion, d’animation, de prise de parole, de négociation ou même clown-théâtre, rien ne manque dans les écoles pour optimiser au maximum ces atouts. Des stages supplémentaires sont également proposés.

Il existe des MBA (Master of Business Administration) axés sur le sens de l’accueil ou la gestion des ressources humaines auxquels les salariés peuvent s’inscrire. Pour un suivi personnalisé, les coachs représentent aussi un excellent moyen de développer ses qualités grâce à un suivi personnalisé. Mais chaque salarié peut réaliser sa propre évaluation. Il peut la faire en autonomie ou en demandant conseil auprès de ses collègues. L’objectif reste d’identifier dans quelles situations il n’est pas à l’aise, comme la prise de parole en réunion ou exprimer son opinion face à une mission. Cette prise de conscience est majeure pour améliorer son comportement par la suite.

Les softs skills les plus recherchées

Selon Jérome Hoarau, tout va dépendre de l’entreprise en question. Certains recherchent de l’esprit d’entreprise quand d’autres, avec une structure hiérarchique plus forte vont privilégier une capacité à respecter les règles. Tout dépendra de la culture de l’entreprise et de ses valeurs. Il n’y a pas de mauvaise soft skills, certaines sont simplement plus adaptées que d’autres à une situation donnée. Il incombe à chacun de faire une analyse éclairée de ses besoins et de travailler en ce sens.

Toutefois, face à cette valorisation des atouts relationnels, les recruteurs vont se montrer de plus en plus exigeants. World Economic Forum a réalisé une étude dans 15 pays afin d’identifier les soft skills indispensables à avoir en 2020. La résolution de problèmes complexes, la créativité et la pensée critique apparaissent en début de classement. Le management interne aura également une place majeure. La gestion des équipes arrive en 4e place, la coordination en 5e. Enfin, l’étude montre que des qualités liées aux interlocuteurs externes ne sont pas à négliger. Le souci du service client est en 8e position et la négociation en 9e. Pour les jeunes diplômés et les salariés, il ne reste plus qu’à travailler en ce sens pour optimiser ses soft skills. 


Commentaires


Matthieu Roth
2016-09-21 16:10:43
Excellent article!